Laure Mérand est la fée de la transformation, la magicienne du surcyclage*. En deux coups de ciseaux, elle vous transforme une casquette en petit ours de chiffon. Son secret ? Dans un morceau de tissu, rien ne se perd, tout se transforme. A partir d’un vieux vêtement, elle réinvente de nouveaux objets : porte-jeton, pochettes, sacs, porte-monnaies, porte-cartes, sacs à tarte, sacs réversibles… C’est simple, c’est beau, c’est coloré, ça a le goût du neuf et c’est pratique !

Les ours de mémoire

Inspirée par les « Ours de mémoire » d’outre-atlantique, Laure s’est spécialisée dans la transformation d’objets qui ont une valeur affective. Dans la pratique, ce sont souvent des vêtements de bébés que l’on transforme en jouets ou en doudous. Mais Laure ne cantonne pas aux habits premier âge. Pour elle, tout est possible et tout est transformable : la chemise d’un grand-père que l’on a beaucoup aimé peut devenir un joli sac, une nappe familiale peut faire de magnifiques coussins. Et pourquoi pas transformer également des robes de mariée ou les costumes de cérémonie, ces stars d’un jour qui traînent leur nostalgie dans nos placards ! Laure, elle, s’est fabriqué un petit ours en tissu avec la casquette de son grand-père. L’ours est devenu un objet mémoire qui recèle tout l’amour et l’admiration qu’elle avait pour cet homme.

« Pour la transformation, je suis très à l’écoute du client – nous dit Laure – et je m’attache à donner un petit plus au produit final. Par exemple, j’ai fait un coussin Pat Patrouille avec un pyjama d’enfant, les petits chiens patrouilleurs donnent au coussin une véritable valeur ajoutée ».

Respect !

Il se dégage de Laure Mérand quelque chose de l’ordre du respect, de l’estime d’autrui mais aussi du respect du vivant. Laure, qui est passée par la case maladie, a compris à quel point notre santé et celle de notre planète dépend de notre mode de vie. « Si les gens achetaient de la qualité, on ne serait pas dans le non-durable » nous dit Laure. « A force de jeter des fringues aussi vite qu’on les a achetées, on ne sait plus quoi en faire ». Elle est attristée de voir toute cette énergie gaspillée par l’industrie textile pour produire des vêtements qui finiront, dans le meilleur des cas, en friperie et dans le pire, calcinés dans des décharges sauvages extrêmement polluantes.

Ce sont donc les raisons qui l’ont poussée à agir. « C’est peut-être pas grand chose, mais au moins j’agis à mon échelle, je fais ma part ».

Sertisseuse-bijoutière-joaillière dans un premier temps, Laure s’est retrouvée au chômage. Une reconversion s’est imposée. Mais à peine était-elle installée dans son nouveau métier de pâtissière que la maladie l’a attrapée par le col et l’a propulsée dans catégorie handicapée. Laure s’est accrochée, elle a cherché comment se remettre sur les rails de la vie professionnelle. En attendant de trouver une solution, elle s’est mise à la couture. Pour elle, d’abord, puis pour les amies. « C’était, trop bien, c’était chouette » dit-elle. Un passage par l’association René à Thonon, lui a permis de vérifier qu’elle pouvait se lancer professionnellement dans ce domaine malgré son handicap. « J’ai fait fait un stage et j’ai vu que je pouvais varier les positions et aménager mon temps de travail ! »

Rapidement, Arbucolor, une association qui cherchait des bénévoles, lui confie un stand complet pour qu’elle vende sa production au profit de la lutte contre le cancer du sein. L’affaire marche bien, Laure trouve enfin sa voie. L’ancienne sertisseuse-pâtissière peut enfin tirer sa révérence et laisser place à la nouvelle couturière !

Préférer le recyclage valorisant

A la différence du recyclage — procédé de traitement qui transforme la matière—, le surcyclage ou recyclage valorisant, lui, réutilise simplement la matière première du déchet. On évite par ce biais un processus industriel, coûteux en énergie.

Lorsqu’elle doit transformer un vêtement, Laure ne fait preuve d’aucune pitié ! Elle désosse et elle récupère tout : les boutons, les fermetures éclair, les passants de jean, les broderies… Quant aux toutes petites chutes, ces rogatons de tissu que l’on met d’habitude à la poubelle, Laure a trouvé le moyen de les réemployer pour le rembourrage.

De même pour sa marque « Spirit Couture » qu’elle estampille sur chacun de ses produits, Laure ne voulait pas d’étiquette, elle a donc choisi d’utiliser simplement un tampon imbibé d’une encre qui passe au lavage.

A votre tour, faite votre part, avant de vous ruer dans magasin de vêtements et accessoires neufs, passez voir Laure. Elle aura sûrement quelque chose pour vous. Spirit Couture ne propose que des pièces uniques, vous ne trouvez jamais la réplique de votre achat. Laure vous le garantie vous personne n’aura le même sac que le vôtre !!! Et si vous voulez aller plus loin, un petit conseil : Ne jetez pas vos vieux tissus, Laure peut les récupérer et leur donner une deuxième vie.

Laure est magicienne demandez-lui ce que vous voulez, elle vous le fera avec talent et créativité, dans le respect des règles de l’art et surtout de la planète et du vivant.

* ou recyclage valorisant (up-cycling en anglais)