Chez J'aime les gens d'ici, il y a des gens d'ici qui travaillent avec des produits d'ici, des gens d'ailleurs qui travaillent avec des produits d'ici et des gens d'ici qui travaillent avec des produits d'ailleurs. Et avec Sophie ce n'est rien de le dire ! De Monnetier, nous partons pour un beau voyage vers l'Asie !
Sa proposition passionnante et passionnée concerne les feuilles de camélia sinensis, autrement dit le thé.
La source d'inspiration.
Il y a dix ans, Sophie part travailler à Hong Kong. Amatrice de thés depuis déjà de nombreuses années, cette expérience lui permet de découvrir les plantations de thé, à Taiwan notamment. Hong Kong propose également d'excellentes "Tea Houses" où il fait bon déguster du Pu' Erh accompagné de quelques "dim sum", spécialité culinaire locale.
Ayant occupé différents postes au sein du monde bancaire, en Europe et en Asie, Sophie passe son temps libre à embellir son jardin et a envie de concret et d'authentique. Cette entreprise d'achat / vente de thés devient alors une source d'épanouissement personnel immense. « Aux Sources des Thés » voit le jour comme une invitation au voyage.
De la source, un jaillissement de plaisirs
Passer du monde des chiffres au monde de l’humain est une embardée un peu étourdissante dont Sophie se régale. Quel bonheur de nous raconter l'origine des thés, le parcours des producteurs, leurs techniques de culture et de transformation. De nous faire découvrir de nouvelles saveurs et de nouveaux usages de cette boisson que l'on ne regardera plus de la même façon !
Des échanges humains
En parallèle de sa présentation de toutes les subtilités de cette culture ancestrale, Sophie nous propose un modèle de circuit court : le producteur envoie sa marchandise en direct sans intermédiaire de commerce en Haute Savoie. Au pied du Salève, Sophie conditionne ensuite les feuilles séchées (sans mélange ni ajout d'arôme) dans les jolis emballages qu'elle a développés avec un designer professionnel. La transparence sur l'origine du produit est ainsi garantie !
Les thés du Japon proviennent de la petite ville de Wazuka où le thé est cultivé depuis 800 ans. C'est là que Mr Kita Akihiro a créé son exploitation de thé sous la forme d'une organisation à but non lucratif. Cette organisation finance de nombreuses initiatives locales autour du thé, développe des formations de maître de thé, et organise chaque année un "tea picking and rolling évent". Les participants font la cueillette des pousses de camélia, dans les magnifiques vallons de Wazouka, puis effectuent le roulage et le séchage des feuilles selon les techniques traditionnelles pour ensuite participer à une séance de dégustation de thé.
C'est de la petite ville de Dongshan, que les thés de Taïwan proviennent. Depuis 1978, s'y trouve une exploitation familiale biologique dirigée par Monsieur Liu Xiang-chun, qui a gagné 6 années de suite, le concours du "Tea making championship". Ils y cultivent aussi des pamplemousses dont les fleurs, pendant la courte période de floraison (juste 2 semaines en février), permettent d'agrémenter les thés verts de douces notes florales.
Le thé, source de partages, de découvertes et de méditation.
Faire une pause thé peut être un moment où l'on contemple la beauté simple du quotidien, ou bien un moment de partage unique entre amis ou en famille. Autour d'une tasse de thé, Sophie pourrait vous parler des heures durant de la palette des thés. Depuis les montagnes taïwanaises de Alishan où sont cultivés les plus fins Oolong. Depuis le Yunnan en Chine où est cultivé le thé Pu-Erh qui, compressé sous forme de galette, va vieillir et se bonifier avec le temps. Ou depuis le Japon où l'on trouve des thés populaires comme le thé de riz brun, le Genmaicha (玄米茶), des raretés comme du thé noir Wakoucha ou Wakôcha (和紅茶), du Kôcha (紅茶) qui signifie littéralement thé rouge mais aussi du Kabuse Sencha (かぶせ煎茶) ou Sencha ombré.
Ce dernier est issu d'une culture particulière qui consiste à recouvrir les théiers d'un voile de nylon noir pendant environ deux semaines. Les feuilles deviennent ainsi plus vertes, développant l'umami: issu des termes umai, « délicieux », et mi « goût » ; nous avons affaire ici à la cinquième saveur... Avec le sucré, le salé, l'acide et l'amer, au Japon, tout le monde est capable d'identifier l'umami, de l'utiliser et de le sublimer en cuisine. Pour nous, gastronomes français, ce goût délicieux est encore un mystère...
Les bonheurs de Sophie.
Ses rêves commencent à se réaliser ! Les échanges autour du thé se multiplient. Tout ça demande de la patience « j'aimerais que ça aille plus vite ! » concède Sophie. Du boulot aussi mais ça ne compte pas, tellement c'est plaisant ! Pourtant beaucoup de recherches, de cogitations, de préparations. Sophie est perfectionniste et préfère donc la qualité à la quantité. Elle vous propose une sélection rigoureuse de ses produits, des publications ciselées sur les réseaux sociaux pour mettre en lumière des recettes gourmandes de là-bas ou de son cru, à base de thé. Tentez les financiers au matcha ou ces jolies madeleines au matcha avec leur coque en chocolat... Beaucoup de recettes à venir car les utilisations sont pour nous, insoupçonnées !
Et l'aventure ne fait que commencer !
« Je me suis inscrite à une formation l'année dernière pour devenir sommelier des thés », en vue d'affiner mes critères de recherche et pourquoi pas mettre en place une filière qualité.
Un de mes rêves aussi serait de faire pousser du thé sur le Salève ! En attendant, j'envisage de proposer une « une cuvée spéciale » : le thé de chez mon frère qui habite au Japon. « Il a des camélias et quelques équipements artisanaux pour griller et sécher les feuilles, ce serait déjà très sympa ! ».
Nous voilà donc devant de belles perspectives de découvertes ! Prenons un petit moment, servons-nous une tasse de thé, détendons-nous, fermons les yeux et cédons à cette invitation au voyage!